Polémique en Australie sur les seins nus
des danseuses aborigènes
Message reçu le 27 février 2004




Polémique en Australie sur les seins nus des danseuses aborigènes

DARWIN (AFP) - Une polémique a éclaté en Australie sur le droit des femmes aborigènes de danser seins nus, comme elles le font depuis des millénaires, après une intervention de la police lors d'une cérémonie traditionnelle.La semaine dernière, des femmes aborigènes, qui avaient organisé une cérémonie en vue d'un spectacle qu'elles doivent donner à Sydney, ont été chassées d'un parc public d'Alice Springs (centre) par des policiers, dont un aborigène, parce qu'elles y dansaient seins nus.

La responsable de la Commission des Aborigènes et des habitants du Détroit de Torres (ATSIC), Alison Anderson, a indiqué qu'elle envisageait de porter plainte devant la Commission australienne des droits de l'Homme et de l'égalité des droits. "Cela fait partie de nos lois, cela fait partie de notre culture, c'est ce qui fait de nous des Aborigènes", a-t-elle déclaré à la radio ABC.

Kunmanara Breaden, président du Conseil des terres du centre de l'Australie et représentant des propriétaires fonciers traditionnels, a demandé à la police de s'excuser immédiatement auprès des femmes de cette communauté aborigène de Papunya, près d'Alice Springs. "C'est notre culture. Des milliers et des milliers de personnes dans le monde ont vu des femmes aborigènes danser seins nus à la télévision, lors de spectacles et lors de multiples manifestations publiques", a-t-il déclaré. Ce fut notamment le cas lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Sydney, en 2000.

"Cette question a besoin d'être traitée avec un peu de bon sens et le ministre de la Police devrait être en train de téléphoner à ses employés pour leur dire d'arrêter d'être stupides et de grandir un peu", a-t-il ajouté.

Le responsable de la police de cette région, Trevor Bell, a pris la défense de ses agents et a affirmé que la police n'avait pas reçu de plainte formelle. "Même si la police est sensible aux problèmes culturels qui se font jour de temps à autre, nous soutenons l'action de l'un de nos membres qui a fait partir ces femmes", a-t-il déclaré.